Vous rêvez de tout lâcher et de prendre la route avec vos enfants ? De partir sans but précis, au gré de vos envies, là où le soleil brille ? Cette famille l’a fait : presque sur un coup de tête, ils ont acheté un camping car, embarqué leurs deux enfants de 4 et 2 ans 1/2… et sont partis à l’aventure pour un grand road trip en famille !
Ce grand road trip en famille les a doucement emmenés, pendant quatre mois, de la région parisienne jusqu’au Maroc, en passant par l’Andalousie : une expérience exceptionnelle, avec un programme au jour le jour, et sans durée déterminée…
Organisation (et improvisation), choix du véhicule, grands bonheurs et petites galères, conseils pratiques : Rose-Marie (la maman), nous raconte tout !
Comment devient-on une famille nomade ? Est-ce un rêve que vous aviez depuis longtemps ?
Nous voulions, depuis quelques temps déjà, quitter notre vie parisienne et nos boulots respectifs. Nous avions envie d’une vie plus tranquille, centrée autour de notre famille. Un matin, on se lève et on ne veut plus aller bosser… L’appartement ne nous convenait plus (nous rêvons d’une maison et de grand air), nos boulots ne nous intéressaient plus : j’ai demandé une rupture conventionnelle, puis mon mari aussi. Nous savions que nous voulions changer de cadre de vie. Mais avant, nous avons souhaité profiter de quelques mois avec les enfants. Penser à nous. Nous avions un peu d’argent de côté pour nous permettre ce « break » avant de revenir à une vie plus conventionnelle.
Combien de temps a duré votre road trip en famille et comment vous êtes-vous organisés ?
Nous sommes partis presque 5 mois (de janvier à début mai) pour un road trip en famille à travers l’Espagne jusqu’au Maroc. Puis nous avons effectué une halte de 3 semaines dans nos familles, avant de reprendre la route à nouveau. En terme d’organisation, tout s’est fait « à l’arrache » ! J’ai un mari hyper bien organisé. Lorsque je lui ai dit « Viens, on part avec les enfants! », il a tout de suite été d’accord. J’avais l’idée, mais c’est lui qui a permis que ça se concrétise…
Etiez-vous déjà des voyageurs avant la naissance de vos enfants ?
Oui ! Nous sommes partis 10 mois en Australie en 2010. A l’époque, mon mari avait obtenu un congé sabbatique. Moi, je terminais mes études. On s’était dit « ok, nous partons », mais il faut qu’on autofinance notre voyage en bossant sur place. Nous y avons travaillé 4 mois 1/2 et voyagé 5 mois 1/2 avec un petit van aménagé. Le climat était différent, notre vie était différente et le continent se prêtait bien à ce type de voyage… Avec les enfants, nous ne pouvons pas travailler. D’être 24h/24, 7j/7 avec eux, c’est un travail à temps plein !
Nous avons fait quelques autres voyages lointains à deux. A la naissance des enfants nous avons continué à voyager : New York avec l’aînée, l’Ile Maurice avec les deux… Nous aimons les sensibiliser aux autres cultures.
Si tu devais choisir un moment fort de ce voyage avec les enfants, ce serait lequel ?
Je pense que ça serait le Maroc. Il s’agit d’un autre continent, donc automatiquement le dépaysement est fort. Entre l’appel du muezzin, les souks, les médinas, la cuisine, les chats, la langue arabe… c’est une atmosphère, une odeur, une chaleur. Notre voyage n’est pas terminé mais je ne pense pas être autant happée par une autre culture !
Et pour les enfants, quel est le meilleur souvenir de ce road trip en famille ?
Merzouga, au Maroc. Nous avons rejoint un campement dans le désert, à dos de dromadaire, et avons passé la nuit sous une toile de tente. Les dunes, le sable, les couleurs, le silence… c’est un moment fort du voyage !
Au contraire, il y a sans doute des moments plus compliqués, ou des choses qui ne se sont pas passées comme vous l’imaginiez en devenant une famille nomade…
Les moments plus compliqués… c’est la vie à 4 dans un espace aussi réduit ! Il faut apprendre à vivre ensemble, à s’écouter, à se respecter. Nous le savions avant de partir, mais dans les faits… Nous n’avons pas de moments de répit. Donc, parfois, il faut respirer un grand coup, fermer les yeux et attendre que l’heure du coucher arrive…
Qu’est-ce que vous avez le plus apprécié dans le fait de voyager en camping-car ? Côté parents et côté enfants ?
C’est notre maison roulante ! Chacun a son petit cocon. Les enfants ont des lits superposés. Chaque chose a sa place et nous ne sommes pas envahis de babioles. Nous allons où nous voulons. Nous nous posons où nous voulons (ou presque…). Nous sommes au contact de la nature tous les jours. Les enfants ont des jeux pour l’intérieur et pour l’extérieur… et ils ont refait la déco intérieure du camping car !
Ce n’est pas évident de faire de longs trajets en voiture avec des petits. Comment ça s’est passé ?
Nous profitons des siestes, en règle générale, pour avancer. Lorsque nous avons de longues distances à parcourir, nous partons en fin de matinée, roulons 1h à 1h30, déjeunons, roulons 2h pendant la sieste. Puis je vais à l’arrière donner le goûter aux enfants (ce qui nous fait encore gagner 30 mn). Nous avons toujours des petits jeux. Et, si vraiment la route est encore longue, c’est la tablette pour finir. Les enfants ont souvent effectué des trajets de 4/5 h, et ce, dès leur plus jeune âge. Le plus embêtant avec le camping-car, c’est qu’ils sont côte à côte… donc nous avons surtout des chamailleries sur les petits trajets.
Côté pratique : en camping-car, est-ce qu’on peut s’arrêter pour dormir n’importe où ?
Tout dépend de la législation du pays. Il existe une application, Park4night, qui recense tous les spots, payants ou gratuits, avec ou sans services, et commentaires de camping caristes à travers le monde. Cette application est notre graal : nous nous en servons tous les jours !
En France, les campings cars sont tolérés presque partout. En Espagne, il y a plus ou moins d’aires de camping car en fonction des régions. Je me souviens de Séville ou nous dormions dans la ville sur un parking pour campings-cars. C’était très agréable d’être à proximité immédiate des sites de cette ville. Même chose à Cordoue.
Au Maroc, tout le monde nous a recommandé de nous rendre au camping. Vu le tarif, nous y allions presque tous les soirs. Puis, vers la fin du séjour, nous avons commencé à prendre confiance et à trouver des aires gratuites mais non sécurisées. Il faut de toute façon être en confiance pour dormir, sinon le moindre petit bruit nous réveille…
Un conseil à donner aux familles qui veulent se lancer dans l’aventure du road trip en famille ?
Nous voulions que chacun dispose de son lit, donc le lit superposé était pour nous incontournable. Vous risquez en revanche, avec ce type de disposition, de ne trouver que des « Capucines » (c’est l’espèce de casquette au-dessus du poste conducteur). Revers de la médaille : ces véhicules consomment davantage.
Nous, les parents, avons chacun notre vélo. C’est pratique pour aller chercher le pain (ou une babiole sans avoir à démarrer le véhicule). Mais aussi bien sûr pour visiter, avec les enfants sur des sièges à l’arrière. En France et Espagne nous les avons beaucoup utilisés, beaucoup moins au Maroc.
Les enfants ont chacun leurs draisiennes pour les pauses. Pour la première partie du voyage, nous leur avions pris des jeux pour l’intérieur. Finalement, papier, crayons, pâte à modeler, voiturettes, une poupée, un jeu de construction, puzzle, tatouages, scotch, ciseaux et livres suffisent. Et s’il manque des jeux, il y a des magasins : inutile d’emporter trop de choses !
Nous avions choisi 2 destinations où nous avions plus de chance d’avoir un peu de soleil (étant partis en janvier). Nous ne voulions pas être enfermés pendant 1 mois dans le camping car ! En camping-car, et dans tout véhicule aménagé de manière générale, on « vit » dehors. Si vous partez hors-saison, privilégiez les destinations les plus chaudes et ensoleillées. Sinon, les journées peuvent être longues avec de jeunes enfants.
Après ce premier road trip en famille, vous êtes rentrés… et déjà repartis ! Si ce n’est pas trop curieux, pour où cette fois ?
Nous avons commencé par l’Ile de Ré, puis le parc régional du Morvan. Actuellement nous sommes en Forêt Noire, en Allemagne. Nous avons un itinéraire en tête, mais comme il nous arrive souvent de changer d’avis, je ne préfère rien dévoiler…
Un grand merci à Rose-Marie de nous avoir fait partager cette expérience exceptionnelle ! Alors, devenir une famille nomade et partir pour un grand road trip en famille en camping-car, ça vous tente ?