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La steppe à perte de vue, une yourte blanche posée dans l’immensité, des chevaux en liberté, un nomade chevauchant sa moto… Non, ce n’est pas une carte postale : c’est exactement ce à quoi ressemble la Mongolie ! Une expérience magique que nous avons eu la chance de vivre au coeur du parc national Gorkhi-Terelj, au milieu de nulle part, dans les prairies de Mongolie.

Mongolie dormir dans une yourte

En route pour la steppe mongole : de la laideur de la ville à la splendeur de la nature

Neuf heures du matin : notre carrosse, ou plutôt notre 4×4, nous attend devant l’hôtel à Oulan-Bator. Coup de coeur immédiat pour cette fourgonnette vintage, pièce de collection de l’armée russe ! C’est parti pour quatre heures de « route » en mini-van russe, direction le parc national Gorkhi-Terelj, à environ 120 kilomètres au nord-est d’Oulan-Bator (oui, vous avez bien lu : 120 kms, 4 heures de trajet). Mongolie

Les deux premières heures, le temps de s’éloigner de la tentaculaire capitale, le paysage n’est guère réjouissant : trottoirs défoncés, bas-côtés jonchés de déchets plastiques, constructions à la limite du bidonville… une sorte de catastrophe architecturale, sociale et environnementale. Et puis, les constructions commencent à se faire plus rares, on dépasse quelques camps de yourtes touristiques en bord de route, et puis… plus personne ! Nous voilà vraiment (j’ose), en plein nomad’s land.

La Mongolie est grande comme trois fois la France, et peuplée par seulement 3 millions d’habitants : autant dire que la plus grande partie du territoire est inhabité, et intact. Nous roulons dans le parc national, direction « l’aire strictement protégée » de KhanKhentii (une aire de, quand même, 12 000 km2). Les prairies s’étendent maintenant à perte de vue, ici une yourte isolée comme un petit point blanc dans le paysage, là des hordes de chevaux en liberté… Le spectacle est magique.

Il semble que l’on pourrait rouler indéfiniment, sans jamais arriver nulle part. Les deux bonnes heures de piste chaotique confirment les qualités du mini-van russe : rustique, pratique, ça secoue beaucoup, mais ça passe partout ! La ceinture de sécurité n’est pas superflue pour éviter de se cogner au plafond (indispensable pour des enfants « poids léger »), et je ne sais pas comment la palette d’oeufs que nous transportons, posée sur le siège avant, a résisté au trajet.

Notre seule pause, en haut d’une petite colline, sera pour contempler un totem chamanique d’étoffes bleues flottant au vent, au milieu de l’immensité…

 

Into the wild

Nous voilà finalement arrivés au Jalman Meadows Wilderness Camp : en pleine nature, au milieu de nulle part, quinze yourtes blanches placées en arc-de-cercle. Du vert partout où se pose le regard, un espace qui n’en finit pas, et le ciel à 360°…. Une rivière en contrebas, des rapaces qui tournoient,  trois chiens, deux vaches qui passent, la prairie à perte de vue, le calme absolu…

Petit tour d’horizon du campement : 14 yourtes individuelles (la plupart pour 2 personnes avec un lit double, d’autres avec 4 lits pour les familles), une grande yourte dans laquelle sont servis les trois repas de la journée, 2 petites yourtes « salle de bain », une yourte à usage commun « salon/bibliothèque », et un peu plus loin, à l’écart, des toilettes sèches.

Grâce au yack qui remonte les bidons remplis dans la rivière sur une charrette, le campement est approvisionné en eau. Equipé de petits panneaux solaire, il dispose aussi d’un peu d’électricité : de quoi s’éclairer dans sa yourte, garder des produits au frais pour la cuisine, et fournir une prise dans la yourte commune si on a besoin de recharger des batteries. Que demander de plus, au milieu de la steppe ? (tout ado normal me répondrait : le wifi).

Le campement peut accueillir 30 personnes au maximum, mais lors de notre séjour il n’y avait qu’une dizaine de voyageurs : deux jeunes couples suédois, une jeune femme autrichienne, un papa et sa fille ado, tous deux norvégiens, et une famille avec une enfant de huit ans. Assez de monde pour bavarder un peu si l’envie s’en fait sentir, et assez peu pour ne pas se sentir en voyage organisé !

 

Yourte, sweet yourte

Le séjour au campement est placé sous le signe du confort : à notre arrivée, nos valises sont transportées jusqu’à la yourte sur la charrette tirée par le fameux yack. Et nous découvrons notre magnifique yourte : très spacieuse, meublée avec des meubles traditionnels peints, aux motifs colorés et orange vif, avec un petit poêle au centre, un lit double avec baldaquin, et même un astucieux petit meuble de toilette pour se laver les dents et se débarbouiller…

 

Evidemment, c’est un grand plaisir que d’y passer du temps. L’intérieur est joli comme tout. La forme circulaire de la yourte procure le sentiment d’un cocon douillet et protecteur, dans lequel on se sent à l’abri. On imagine ce que peut être le quotidien d’une famille, dans cet espace sans intimité, à la fois cuisine, chambre à coucher et pièce à vivre. Comme c’est à la fois fort, chaleureux et presque impensable pour « nous »…

C’est un bonheur de s’y endormir comme de s’y réveiller. Après un sublime coucher de soleil rougeoyant sur la steppe, nous avons découvert que les nuits sont fraîches en Mongolie, même début août. Pour réchauffer notre yourte, une jeune femme vient faire du feu dans le poële central. Et ça chauffe très fort ! Au fil de la nuit, la température baisse, le feu finit par s’éteindre, et on passe une bonne nuit sous d’épaisses couvertures. Et au petit matin, quel bonheur de constater qu’on ne rêve pas : on est bien dans une yourte, en pleine Mongolie !

Un petit mot sur les repas. Je l’avoue, c’était un peu mon inquiétude pour ce séjour Mongolie : quasi végétarienne, mouton à midi et mouton le soir riment pour moi avec désespoir. Servis dans une grande yourte, les repas étaient bons, variés, et même, sur demande, confectionnés sans viande. Ce qui ne m’a pas empêché de goûter les raviolis « buzz », une des spécialités mongole ! Mention spéciale aussi pour le petit déjeuner et ses pancakes frais, accompagnés d’une délicieuse confiture de myrtille (venue de Sibérie, où nous en avons tant vu ?).

J’ai beaucoup aimé aussi la « salle de bain » : une expérience en soi ! Deux petites yourtes sont aménagées avec un caillebotis au sol, un seau suspendu au plafond par une poulie, avec un pommeau d’arrosoir ajusté. L’équipe se charge de faire chauffer de l’eau, dans un grand baquet posé sur le poêle. Une vingtaine de minutes plus tard, c’est prêt. Bien sûr, c’est un petit filet qui coule du seau, mais suffisant pour une vraie douche, bien au chaud, et dans une merveilleuse salle de bain des steppes !

 

Et qu’est-ce qu’on fait, into the wild ?

On fait exactement ce qu’on veut ! Bien sûr, on profite du cadre extraordinaire pour se balader aux alentours. Petites et grandes balades, le long de la rivière ou au milieu des prairies, les options ne manquent pas ! En plein mois de juillet, les prairies de Mongolie sont pleines d’edelweiss : pas dix, pas cent, des milliers d’edelweiss ! Et puis des petits oeillets, des ancolies bleu nuit, des asters, des chardons, des gentianes… un vrai tapis fleuri, comme j’en ai rarement vu ! C’est vraiment magnifique, et ça m’a donné l’idée de faire un petit herbier de Mongolie. En vous promenant, n’hésitez pas à déposer un peu de nourriture sur une fourmilière : selon une superstition mongole, vous deviendrez riche (non vérifié à ce jour).

Vu la superficie du terrain, je conseille à ceux qui viendraient avec des enfants d’acheter un ballon à Oulan-Bator : conditions idéales pour des grandes parties de ballon ou de foot. Le campement ne manque pas de jeux à disposition : badmington, tir à l’arc, un sport national en Mongolie, et même télescope. En intérieur, on peut s’installer dans la « yourte-salon » commune, jouer aux cartes ou à un jeu de société, lire, dessiner, boire un thé…

De façon assez inattendue, j’y ai même découvert une superbe tenue mongole traditionnelle : évidemment, je n’ai pas résisté. Ci-dessous, le résultat en image !

 

Le campement propose également des activités à la demande : randonnées à cheval bien entendu (et comme les chevaux sont en liberté, il faut demander la veille pour laisser à l’éleveur le temps de les attraper !), ou assister au montage/démontage d’une yourte de nomades dans les environs si l’occasion se présente), ou encore aller voir la confection traditionnelle de yaourts et laitages en été…

Les éleveurs mongols consomment beaucoup de ces « aliments blancs » en été et nous avons pu découvrir -et goûter !- des sortes de petits crackers de lait caillé séché.

 

A emporter pour un séjour en camp de yourtes en Mongolie :

  • une lampe de poche (pour aller faire pipi la nuit derrière la yourte !)
  • tous les médicaments dont vous pourriez avoir besoin
  • un répulsif anti-moustique, au cas où, et surtout anti-tiques. Les tiques sont surtout actives en Mongolie d’avril à mi-juillet, et elles peuvent transmettre la maladie de Lyme et (plus rare mais très dangereuse), l’encéphalite à tiques. Comme nous venions du Lac Baïkal, où le risque existe aussi, nous avons choisi de nous faire vacciner contre cette encéphalite. Quelques conseils de protection ici, le point essentiel étant de se protéger grâce aux vêtements et de s’inspecter ou inspecter les enfants pour enlever la tique au plus vite.
  • un pull et un coup-vent : les  journées étaient très agréables début août (autour de 18/20°), mais les soirées sont fraîches

Avec des enfants en Mongolie ?

  • C’est un séjour très adapté pour découvrir la Mongolie en famille, dans des conditions faciles.
  • La prise en charge est complète, bien rodée, tout en laissant la liberté totale dans la pratique (ou non) d’activités.
  • Le responsable du campement parle anglais, et l’équipe dispose d’un téléphone satellitaire en cas d’urgence (mais pas d’une fusée, donc on évite les gros bobos).

 

Quelques informations pratiques :

Nous avons choisi la formule 3 jours/2 nuits. Les départs ont lieu le matin à 9:00 d’Oulan-Bator, et on repart du campement le surlendemain vers 14:00.

Le campement est fermé d’octobre à mai (le long hiver mongol est très rude). Toutes les yourtes sont démontées, rangées sur place dans de grands containers, puis réinstallées au printemps suivant. Ce camp « éphémère »  est attentif à avoir avec le moins d’impact possible sur l’environnement local (pas de bloc WC chimique mais des toilettes sèches, douche avec un écoulement naturel, approvisionnement en eau sur place, etc.)

 

Pourquoi faire appel à une agence spécialisée en Mongolie ?

D’habitude je me débrouille toujours toute seule, mais en Mongolie c’est un peu plus compliqué ! Nous ne disposions que de quelques jours sur place, étape de notre voyage en Transsibérien entre la Russie et la Chine, et je voulais évidemment découvrir la steppe mongole. Organiser seul le séjour depuis la France est quasiment impossible, et le faire une fois sur place m’a semblé un peu aléatoire et risqué. Je me suis donc adressé à Nomadic Journeys, recommandé par le Lonely Planet, l’un de seuls à proposer des courts séjours (entre autres). Le budget n’est pas le même qu’en s’organisant tout seul, mais il comprend le transfert jusqu’au campement, les 3 repas quotidiens et l’hébergement en yourte, dans des conditions hyper confortables. Et quand j’ai vu les photos, je n’ai pas hésité longtemps !

 

C’est pour vous si :

… vous disposez de peu de jours en Mongolie, sans avoir le temps d’explorer des régions plus éloignées

… vous avez envie d’une très belle expérience d’immersion en pleine nature, dans des conditions confortables

… vous rêvez de dormir dans une très belle yourte

… vous ne raffolez pas du mouton sous toutes ses formes, à chaque repas

Ce n’est pas pour vous si l’idée être isolé, en pleine nature, vraiment loin de tout, vous panique, que vous ne vous sentez pas capable de tenir 3 jours sans téléphone ni internet, ou que vous cherchez une expérience en immersion dans une famille nomade.

Et bon voyage en Mongolie !

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Cet article comporte 4 commentaires

    1. Bonjour Bertrand, pour notre part ça a été une étape d’une semaine en Mongolie, au milieu d’un grand voyage en train de Moscou à Shanghai. Bien sûr, la Mongolie peut-être une destination « en elle-même », en explorant davantage ce grand pays (désert de Gobi par exemple), en choisissant un circuit plus long… (mais pas en restant davantage à Oulan Bator, à mon avis, comme je l’explique ici 😉 ). Ce n’est pas compliqué de relier la Chine en train, donc on peut aussi imaginer un séjour 1 semaine Chine (vers Beijing) + 1 semaine Mongolie, voir aussi un séjour Russie + Mongolie… Tout dépend ensuite du temps dont vous disposez et de vos envies.

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