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Fushimi Inari, coup de coeur à KYOTO en famille

Fushimi Inari est l’un des plus beaux endroits qu’il m’a été donné de voir au Japon. C’est, à Kyoto, un sanctuaire shinto assez particulier : un temple, mais surtout une montagne sacrée, avec des centaines de torii, ces fameuses portes en bois vermillon. Un endroit absolument magnifique, et l’occasion d’une très belle balade en famille, dans un décor plein de poésie et de magie… Fushimi Inari, c’est un voyage dans le voyage, à ne pas rater avec les enfants !

A dix ans d’écart, deux expériences très différentes 

J’ai eu la chance de visiter deux fois le sanctuaire de Fushimi Inari : une première fois il y a une dizaine d’années, au mois d’octobre, en pleine semaine. Nous étions quasiment seuls sur le site, ce qui évidemment ajoute à la magie du lieu. Dans le silence de la forêt, je n’aurais pas été étonnée d’y croiser quelque créature surnaturelle.

La seconde fois, c’était un dimanche début janvier, et c’était noir de monde ! J’ai appris que l’usage au Japon est de se rendre au temple les premiers jours de l’année pour prier et obtenir la protection des Dieux. Le sanctuaire est dédié à la déesse du riz Inari, et donc plus largement à la prospérité. On vient y prier pour avoir du succès dans le commerce et les affaires. D’où sans doute cette effervescence et cette foule compacte !

Nous avons donc (re)découvert l’endroit avec une atmosphère festive et animée bien différente. L’allée d’arrivée vers le temple est bordée de petits stands de nourriture. Nous avons renoncé aux brochettes de poisson séché et préféré les pommes d’amour, moins exotique, mais on n’en mange pas tous les jours non plus. Autre changement depuis ma première visite, un grand écran vidéo LED placé à l’entrée principale du temple… Grand format, bien sonore, avec des couleurs qui pètent, autant dire que cela enlève pas mal à la sérénité du sanctuaire ! Pas de panique, la montagne et ses torii rouges ne sont pas loin, et nous retrouverons vite la magie des lieux.

Dans le temple principal, au pied  de la montagne, plein de choses à observer pour les curieux que nous sommes : fidèles priant et faisant des offrandes, vente d’amulettes avec toutes sortes de promesses de protection… Il y a aussi des petites plaquettes de bois où l’on inscrit une prière avant de les accrocher. A Fushimi Inari, ces petites planches ont la forme d’une tête de renard (considérés comme les messagers de la déesse Inari). Chacun complète les traits de sa « tête de renard », et c’est aussi amusant à regarder ! 

Dans la montagne sacrée, sur les traces des renards et des dieux

A l’arrière du grand temple principal se trouve  le fameux passage des « torii », qui, tels des portes, marquent l’entrée dans le monde sacré. L’idée de passer cette frontière m’enthousiasme carrément ! On voit souvent des torii au Japon, à l’entrée des temples par exemple, mais jamais en aussi grand nombre qu’à Fushimi Inari. 

Le chemin des torii parcourt quelques kilomètres, gravissant la montagne. Pour être plus exacte, et rassurer les parents, il s’agit davantage d’une colline que d’une montagne puisque le sommet culmine à 233 mètres. C’est dans la première partie du parcours qu’il y a le plus de torii… et donc le plus de monde. Les torii se succèdent pour former un corridor fermé, qui crée une perspective spectaculaire, baignée d’une lumière orangée. Ultra photogénique !

Depuis le 17e siècle, et encore de nos jours, ces portes sont offertes par les fidèles pour obtenir la protection de la déesse ou la remercier. Cela coûte très cher et ce sont d’ailleurs souvent des entreprises qui les payent (avec un peu de pub en sus, puisque le nom du donateur est inscrit dessus ). Du coup, le couloir de torii ne cesse de s’allonger d’année en année…  Pour ceux qui n’ont pas les moyens, il existe des torii « modèle réduit ». Vous en verrez plein au cours de la balade, déposés en offrande dans les sanctuaires. 

 Ensuite, un peu plus haut, les torii s’espacent un peu, et plus vous vous éloignez dans la forêt, moins vous croisez de monde. Vos efforts sont récompensés ! C’est un autre visage de la balade, plus calme, plus mystique, immergé dans la nature, et qu’on a vraiment beaucoup aimé. La balade n’est pas fatigante, on monte assez doucement, alternant chemin de dalles de pierres et marches d’escaliers.

Le bonheur de flâner plus que l’ivresse des sommets

Surtout ne vous précipitez pas pour gravir la colline et atteindre le sommet à tout prix : vous risquez d’être un peu déçus et inutilement fatigués. Certes, à 230 mètres d’altitude, il y a un beau panorama sur Kyoto, mais cela n’a rien d’incroyable. Moralité : c’est le parcours pour arriver qui compte, et non là où on arrive (voilà que je me mets à parler comme un vieux maître zen).  

En revanche, prenez votre temps et sortez de temps en temps du « couloir » de torii pour voir les nombreux petit temples et sanctuaires un peu à l’écart. Des statuettes couvertes de mousse, des petits torii orangés, des autels, et ces petits renards de pierre avec leurs bavoirs rouges, qui gardent les lieux. On peut s’amuser à les chercher, voire à les compter, avec les enfants !  Et quand vos petits marcheurs en ont assez de grimper, il suffit simplement de faire demi-tour pour rebrousser chemin… 

Nous y étions en fin d’après-midi. Au fil de notre marche, les sous-bois sont devenus plus obscurs, les torii se sont éclairés et cela ajoutait encore au charme de la balade ! Le meilleur moment pour découvrir Fushimi Inari ?  Par une douce soirée d’été, sous la neige en hiver, au printemps ou en automne, chacun de ces visages de Fushimi Inari mérite à mon avis le voyage (évitez quand même la pleine journée en été, avec la chaleur étouffante et humide qui règne à Kyoto !). 

Fushimi Inari m’a enchantée, au sens propre. Un endroit à découvrir absolument avec vos enfants lors de votre séjour à Kyoto !

Conseils pratiques pour visiter Fushimi Inari avec des enfants :

  • Compter entre deux à trois heures de promenade (suivant le moment auquel vous décidez de rebrousser chemin !), soit une demi-journée avec le trajet. 
  • Le site est un peu excentré, au sud de Kyoto. Accessible en métro avec arrêt à la (jolie) station de Fushimi Inari, juste en face de l’entrée principale. Adresse exacte : Japon, 〒612-0882 Kyōto-fu, Kyōto-shi, Fushimi-ku, Fukakusa Yabunouchichō, 68
  • Entrée gratuite (et site toujours ouvert)
  • Balade facile pour les enfants, avec des chaussures fermées pour marcher
  • Si votre enfant est trop jeune pour une longue balade, vous pouvez penser au porte-bébé. En revanche, inutile de prendre une poussette, il y a trop de marches !
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