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Deux jours au lac Baïkal, ou un petit tour au bout du monde…

Le plus ancien, le plus profond, la plus grande réserve d’eau douce du monde, la « perle de Sibérie » : les superlatifs ne manquent pas pour désigner le Baïkal, cet immense lac cher au coeur des russes ! Sur notre route du Transsibérien, nous avons donc fait étape au fameux Baïkal et découvert une authentique pépite : un minuscule village d’isbas entouré de forêts de sapin, auquel aucune route ne mène…

Pourquoi on a adoré le village de Bolshye Koty ? lac baïkal en famille

Bolshye Koty en quelques mots : des isbas en bois face à l’immensité bleue du lac, 50 habitants, 6 vaches et 4 chevaux en liberté, quelques familles russes en vacances et trois touristes enamourés… Pas de routes, pas de voitures -si ce n’est deux vieilles Lada de l’époque soviétique-, et presque aucun bruit : un havre de paix en pleine nature  ! Le temps semble s’ être arrêté dans cet endroit « into the wild », un peu coupé du monde : il faut dire qu’aucune route ne mène à Bolshye Koty ! L’hiver, on roule sur le lac gelé pour y accéder, et l’été, c’est aussi grâce au lac qu’on y accède en bateau. Difficile de faire plus préservé et plus authentiquelac baïkal en famille

 

Il y a bien longtemps, le village reculé de Bolshye Koty attirait les chercheurs d’or et les prisonniers évadés qui venaient se faire oublier. Pas étonnant : ce village est une pépite bien cachée ! lac baïkal en famille

 

Avant d’aller plus loin, un petit mot sur l’île d’Olkhon, la star du lac Baïkal, la plus grande île du lac, réputée pour sa beauté et haut lieu du chamanisme bouriate (région à l’est du Baïkal). C’est donc là que « tout le monde » va, et que nous ne sommes pas allés ! D’abord parce que c’est loin : 6 heures de route depuis Irkoutsk, puis minimum 2 jours sur place = 4 jours plein. Transsibérien oblige, avec un mois pour rejoindre Shanghai depuis Moscou, nous avons du faire des choix. Et puis, le côté passage obligé ne m’a pas enthousiasmée… Donc c’est sûrement très beau, mais c’est sans regrets au vu du moment inoubliable passé dans ce petit village !

A Bolshye Koty, nous avons eu aussi le plaisir de sympathiser avec une famille russe d’Irkoustk en vacances dans le bungalow voisin. Un des garçons, Micha, 13 ans, était ravi de pratiquer son anglais avec nous et nous a gentiment guidé dans le village. Nous avons bavardé météo en Sibérie : « Ca va, il ne fait pas trop froid l’hiver », nous a-t-il dit. (Comme quoi, tout est relatif). « Et puis j’adore jouer dans la neige ! » (Comme quoi, tous les enfants du monde aiment jouer dans la neige). Et nous avons même été invités à prendre le petit déjeuner et partager la kasha (porridge d’avoine). Spassiba Micha !

Quoi faire à Bolshye Koty ? lac baïkal en famille

Vous vous en doutez, il n’y a pas d’attractions particulières à Bolshye Koty ! C’est un endroit où l’on savoure l’atmosphère, où l’on se repose, où l’on se balade… Nous n’étions (exceptionnellement) pas avec nos enfants pendant ce voyage en transsibérien, mais d’un oeil de maman je dirai que c’est un bon endroit pour se poser -appréciable quand on enchaîne les visites-, courir en liberté -ça fait du bien quand on vient de passer beaucoup de temps dans un train-, jouer sur une plage -ça ressemble à l’été, et ça aussi ça fait du bien !

Voici aussi ce qu’on peut faire, à deux ou en famille : lac baïkal en famille

Se promener sur un beau sentier ombragé dans la forêt de sapins, avec de temps à autre une vue magnifique sur le lac en contrebas. La première partie du grand trek qui part du village et mène à Listvianka (dont je parle en détail plus bas, dans la partie « Comment arriver ? ») est plate, très facile, et jolie. On marche, on ramasse les plus jolies petites pommes de pin qui sentent si bon la résine, on savoure le paysage, et quand on en assez, on fait tout simplement demi tour pour rentrer vers le village !

 

Aller voir les vaches et les superbes chevaux qui se baladent en liberté ! Ils paissent tranquillement le long du rivage, entre les maisons de bois, là où pousse l’herbe… et franchement leurs conditions de vie ont l’air des plus agréables !

 

Essayer d’apercevoir les adorables petits phoques de Sibérie qui  vivent dans le lac Baïkal. Les nerpa sont les seuls phoques d’eau douce du monde ! Avec un peu de patience, il n’est pas impossible de les voir : nous n’avons vu que l’eau frémir et des mouvements assez lointains (trop pour une photo), mais c’était sûrement eux ! D’autres promeneurs nous ont dit les avoir vu de plus près. Sinon, impossible de le rater sur les petits souvenirs et même les bouteilles d’eau : c’est la mascotte du lac Baïkal !

crédit photo Pacific Environnement 

Faire la sieste sur le rivage du lac, jouer sur la plage en galets à faire des ricochets ou la plus haute tour possible… Vous avez oublié votre maillot ? Pas de regrets ! Même en plein été, l’eau est très froide (atour de 13/14°), seule les petits russes se baignent ou plutôt s’éclaboussent ! On dit que se baigner dans le Baïkal fait gagner 7 ans de vie, c’est sans doute parce que vous êtes déjà d’une constitution à toute épreuve ! Mais il y a quand même une sympathique petite ambiance balnéaire, et les familles russes sortent serviettes et maillots pour profiter du soleil.

 

Courir, jouer à cache-cache et au ballon : un superbe terrain de jeux, sans voitures ! L’espace ne manque pas pour se dégourdir les jambes ! Acheter un ballon à Irkoutsk peut être une bonne idée, quitte à le laisser à l’hôtel ou à une famille sur place. lac baïkal en famille

Se promener dans le village, repérer le sauna local (banya), la petite école et la bibliothèque que Bolshye Koty, et imaginer la vie des enfants d’ici…

 

Où dormir à Bolshye Koty ?

Lesnaya 7 : quatre bungalows en pleine nature, ultra simple et agréable. Confort basique, sans wifi, wc et salle de douche collectif (mais douche avec eau chaude ), c’est déjà pas mal pour le bout du monde ! Bien tenu, draps propres, sanitaires entretenus. Il y a une petite cuisine commune pour se faire à manger. On peut y laver son linge pour 150 roubles, et le faire sécher au soleil. Le propriétaire, Alexander, est anglophone. C’est une mine de renseignements et il est très arrangeant (on peut dormir à 4 dans un des bungalows, n’hésitez pas à lui envoyer un message ). Arrivés tôt, nous avons pu choisir notre bungalow : évidemment, va pour cette adorable isba en bois !

 

Où manger sur place ?

Ne vous attendez pas à faire un bon gueuleton : il n’y a ni café ni restaurant à Bolshye Koty ! Nous n’avions pris aucune provisions et j’ai été un peu déconfite en le découvrant, mais heureusement, grâce à LA mini épicerie du village, il y a de quoi survivre. Vous ne pouvez pas la rater, c’est écrit « Magasin » en gros dessus ! La babouchka qui tient l’endroit est un peu bourrue, pas vraiment polyglotte, mais l’endroit « dans son jus » vaut le coup d’oeil. Vous y trouverez le minimum pour faire des petits repas type camping, sans fruits ni légumes (si vous avez des envies/besoins particuliers, apportez quelques provisions d’Irkoustk).

 

On y trouve aussi du lait frais, sans doute produit par les 4 vaches du village, de l’omoul fumé, un cousin du saumon qui vit dans le lac Baïkal et donc une spécialité locale, et des  vatroushka fraîches (une sorte de cheesecake, ou l’inverse) dont j’ai abusé.

Micha, notre petit guide, nous a aussi emmené chez une baboushka qui vend des légumes : une visite inoubliable ! La petite dame, fichu sur la tête et visage fripé comme une pomme, nous emmène dans le potager. « Qu’est-ce qu’on veut ? », demande-t-elle en russe, et là voilà, courbée à quatre vingt dix degrés, à trottiner en arrachant ses légumes au fur et à mesure. Grâce à Micha, mon vocabulaire russe a triplé en cinq minutes : markovka (carotte), agutzi (concombre), kartofel (pomme de terre), yitso (1 oeuf 10 roubles, soit 15 centimes)…un beau marché pour 3€ ! J’avoue que j’ai été tellement captivée par le moment que j’en ai oublié de prendre la moindre photo… quel regret j’en ai encore !

 

Comment arriver à Bolshye Koty ?

Bolshye Koty se trouve sur la rive ouest du lac, à 90 kilomètres d’Irkoustk, en Sibérie. Vous pouvez arriver en train jusqu’à Irkoustk (étape classique du Transsibérien), ou en avion depuis Moscou. D’Irkoustk, il n’existe pas de route : l’hiver, les véhicules roulent sur le lac gelé, et l’été on s’y rend en bateau ! Il y a un bateau tous les jours, pour y arriver comme pour en repartir, dont vous trouverez les horaires ici (prix par personne 25€ A/R). La traversée sur le « Voskhod » dure 1h30, agréable, sur un bateau confortable qui suit la rivière Angara pour rejoindre le lac Baïkal.

 

Attention, l’été, le bateau est vite plein, d’autant que le 1er arrêt, Listvianka, est un village beaucoup plus développé et prisé des touristes russes. Achetez toujours votre billet aller-retour, d’autant plus si vous avez un train à prendre à Irkoustk ! Et éventuellement, achetez vos tickets à l’avance si vous êtes en famille. Les billets sont vendus en ligne et à l’embarcadère de départ, un peu excentré de la ville : RAKETA, 98B Zhukov Prospekt (Solnechny district).

Pour les amateurs de trekking, on peut arriver à Bolshye Koty en marchant (détails de l’itinéraire et des conditions sur le Great Baïkal trail).  Je le déconseille toutefois aux familles avec des enfants : bien qu’indiqué comme « niveau moyen », il faut quand même compter 5 à 7 heures et les deux premières heures grimpent dur et sont difficiles. Ceux sans enfants qui sont tentés, partez de bon matin, avec de l’eau, des provisions (absolument rien sur le trajet) et de quoi vous protéger des tiques.

 

Bon à savoir pour découvrir le Lac Baïkal en famille (et Bolshye Koty)

Nous sommes resté deux jours à Bolshye Koty. Nous aurions pu prolonger un peu, c’est un endroit vraiment agréable pour faire une pause nature avec les enfants sur la route du Transsibérien. C’était au mois de juillet, avec du soleil, des températures autour de 18/20° dans la journée et plus fraîches le soir (c’est quand même la Sibérie ). J’imagine que l’hiver ça doit être sublime, mais c’est encore une toute autre aventure…

Un petit mot sur les déchets : Bolshye Koty est un tout petit village en pleine nature, donc vulnérable à la pollution, en particulier des touristes. C’est un endroit tellement préservé qu’on n’a pas envie d’y laisser sa trace, surtout sous cette forme… Essayez de remporter à Irkoustk vos déchets “non alimentaires”, au moins les bouteilles en plastique : c’est léger et pas très compliqué ! Les poubelles du village sont recueillies devant le port, et évidemment les sacs sont déchirés par les animaux donc le plastique s’envole…

Côté santé : notre hôte nous a recommandé de ne pas boire l’eau du robinet. Quant à celle du lac, réputée pour être potable, je ne l’ai pas goûtée. La petite ville de Litsvianka (sans parler d’Irkoutsk) est quand même assez proche, et comment avoir l’assurance que les eaux usées n’atteignent pas ces rives ?

Attention aux tiques ! Les tiques sont actives en Sibérie d’avril à mi-juillet, et peuvent transmettre une maladie très dangereuse (risque mortel), l’encéphalite à tiques. Nous avons choisi de nous faire vacciner contre cette encéphalite. Quelques conseils de protection ici, le point essentiel étant de se protéger grâce aux vêtements et de s’inspecter ou inspecter les enfants pour enlever la tique au plus vite.

A mettre dans sa valise pour le lac Baïkal 

  • une lampe de poche (pour aller faire pipi la nuit !)
  • de quoi se couvrir un peu, même en été
  • une trousse à pharmacie
  • un répulsif anti-moustique, au cas où, et surtout anti-tiques
  • des petits jeux pour les enfants (cartes, Uno, ballon, cahier et feutres…)
  • et des livres !
  • Le super petit « Guide de conversation russe » pour les enfants : joli et utile pour apprendre quelques mots de base, autant pour les enfants que pour les parents…
  • Sans doute l’endroit idéal pour lire Dans les forêts de Sibérie, de Sylvain Tesson (le récit de six mois, seul dans un petite cabane en bois au bord du Baïkal, pas si loin de Bolshye Koty !) , ou les nombreux et formidables auteurs russes, classiques ou contemporains …

Et les merveilleux contes russes, une mine de trésors !

  • Matriochka, célèbre conte traditionnel réadapté avec de superbes illustrations. Cinq sœurs contre la terrible sorcière Baba Yaga… plus qu’un album, un petit bijou ! (à partir de 3 ans)
  • Les Contes Russes d’Afanassiev : cinq belles histoires en format de poche, dont « L’Oiseau-de-feu », qui raconte comment les trois fils du tsar partirent à la recherche de l’oiseau qui venait voler les pommes d’or du jardin de leur père… (à partir de 6 ans et sans limite d’âge)
  • Les Contes de Russie, pour découvrir la sorcière Baba-Yaga, les isbas qui se déplacent sur pattes de poules à travers les forêts de bouleaux, Vassilissa-la-très-belle…. merveilleusement illustrés. A lire et relire en famille !
  • Et puis bien sûr, Michel Strogoff de Jules Verne : l’épopée haletante de « l’agent secret » du tsar qui doit rejoindre la Sibérie depuis Moscou en un temps record… Un roman qui donne envie de prendre le Transsibérien ! (édition abrégée, dès 10/11 ans)

Bon voyage au Lac Baïkal en famille !

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