Son métier l'emmène sur des îles paradisiaques, et elle a fait un grand voyage de 6 mois en Asie avec…
Echanger sa maison pour voyager en famille !
Faire un échange de maison pour partir en famille à l’autre bout du monde, c’est la bonne idée qu’a eue Sophie, une maman bretonne et voyageuse. Elle nous raconte tout sur cette formule pratique, économique et sympathique, et partage ses bons conseils pour une expérience réussie !
Comment vous est-venue l’idée d’échanger votre maison ?
Nous avions le projet de prendre une demi-année sabbatique, d’octobre à mars, pour faire un grand voyage en famille avec nos deux garçons de 5 ans. Notre choix s’est porté sur l’Australie et la Nouvelle-Zélande, où c’est alors l’été. Mais le logement y est vraiment cher, et nous n’avions pas le budget nécessaire… L’idée de l’échange de maison nous a paru une bonne solution. Au départ, nous avons donc pensé à un ou deux échanges pour alléger le budget, et finalement nous avons fait un total de 8 échanges de maison en près de 5 mois !
Où vivez-vous en France ?
Nous vivons en Bretagne, à Quimper, dans une maison confortable mais pas ultra moderne. En plus de l’attrait historique de Quimper, il y a une gare TGV et un petit aéroport, ce qui est un avantage pour l’accessibilité.
Avais-tu des craintes avant de te lancer ?
Pas vraiment… J’avais seulement peur que notre maison ne soit pas assez « bien » !
Quel site d’échange de maison recommanderais-tu ?
Nous avons essayé deux sites :
- Home Exchange : 160€ d’inscription annuelle, couverture mondiale, une soixantaine de demandes, une vingtaine de réponses
- Homelink : 250€ pour 2 ans, couverture mondiale mais beaucoup de propositions en Europe
C’est un budget, mais on se rattrape très vite avec les économies faites sur les hébergements… J’aime bien aussi l’option de points que propose Home Exchange (les «guest points») en cas d’échanges non réciproques : on cumule des points pour chaque échange de maison, qui permettent de «régler» un hôte même s’il ne vient pas chez nous.
Dans l’idéal, combien de temps à l’avance faut-il s’y prendre pour organiser cet échange de maison ?
Pour nous, ça a été un peu dans l’urgence, parce que sans les échanges potentiels, il était inutile de faire notre demande de congé sabbatique, notre projet était vain. Tout s’est fait en 3 mois. Mais dans l’idéal on peut s’y prendre plus tôt !
Avez-vous fait de échanges “simultanés” ?
Pas toujours : les mois de novembre et de décembre donnent moins envie à des Australiens et des Néozélandais de venir en Bretagne. Par contre, la période de Noël est propice car c’est un rêve pour beaucoup d’entre eux de fêter Noël en Europe. Du coup, nous « devons » des échanges l’été prochain !
L’avantage économique est évident, mais as-tu trouvé d’autres avantages à échanger sa maison ?
C’est bien plus qu’un échange de maison dans la plupart des cas. Nous rencontrons les voisins, nous sommes accueillis. Par exemple, dans une des maisons, les voisins avaient récupéré des gilets de sauvetage pour enfants pour nous faire faire un tour de bateau… Nous avons apprécié d’être hors des circuits touristiques, de vivre vraiment comme des locaux, de connaître les commerçants… C’est une expérience de voyage assez différente et très enrichissante !
Nous sommes restés 1 ou 2 semaines dans certaines maisons, et même un mois dans l’une d’entre elles. Nous partions faire des escapades de quelques jours et après nous rentrions à la « maison », ce qui est très agréable avec des enfants. Chacun a son espace, les enfants ont des repères, et ils ont apprécié de trouver des jouets sur place.
Le fait que notre maison en Bretagne soit « occupée » pendant notre absence était aussi un point positif. Nous n’avions pas à nous soucier d’éventuels problèmes de sécurité, et nos hôtes ont pris soin de nos chats !
Au contraire, quels peuvent être les inconvénients de cette formule ?
Si la maison n’est pas terrible ou ne correspond pas à la description, si elle est loin de tout, on peut se sentir un peu « coincés ». Et les parents sont moins en « vacances », puisqu’il faut s’occuper de la maison et du quotidien, faire les courses, le ménage… comme à la maison !
Quelle a été votre meilleure expérience d’échange de maison ?
En Australie, à Woodgate : nous avions le rez-de-chaussée d’une villa, au bord de la plage et d’un parc national. De la plage, nous pouvions voir des dauphins et même une baleine franche antarctique et son baleineau, plein d’oiseaux… C’était magnifique ! Les propriétaires étaient adorables : nous avons pu les rencontrer car nos échanges avaient une semaine de décalage. Lorsqu’ils étaient chez nous, ils ont sympathisé avec nos voisins, les invitant à des barbecues, à des balades… Vraiment une belle rencontre et un endroit magique !
Au contraire, est-ce que vous avez eu des mauvaises surprises ?
Oui ! Nous avons fait deux échanges de maison avec un même couple, qui possédait deux maisons. L’une des maisons s’est avérée être un gîte bricolé dans leur jardin (ce n’était donc pas leur maison principale). La description ne correspondait pas, pas de machine à laver, ni sèche linge, pas de chauffage, le four ne fonctionnait pas… Leur deuxième habitation n’était pas terrible non plus. Ils ne nous ont rien laissé comme « guide » sur le fonctionnement de la maison, et pas du tout respecté le « contrat moral » de l’échange de maison.
Quels conseils donnerais-tu aux familles qui ont envie de se lancer ?
Plus votre propre maison sera rangée et propre, plus vos hôtes la respecteront. Ça nous a incité à donner un coup de frais à la nôtre : rangement des placards, rafraichissement de la peinture, tri des jouets des enfants… Les premiers bénéficiaires de tout cela, c’est notre famille !
Cela demande de l’organisation, même beaucoup s’il y a plusieurs échanges consécutifs ! Des conseils : avoir suffisamment de linge de maison, avoir des amis sur qui compter proche de votre domicile (nous avons eu notre chaudière qui a lâché pendant un échange et une fuite d’eau…), garder les notices des appareils électroménagers (traduction dans toutes les langues), et laisser un guide clair et complet, en anglais, du fonctionnement de la maison.
Pour choisir la maison, c’est mieux s’il s’agit de la maison principale : elle sera souvent plus confortable qu’une maison secondaire. Vérifiez aussi qu’il y a bien des photos de toutes les pièces de la maison.
Nous avons aussi échangé deux fois notre voiture en plus de la maison, mais ça, nous ne le referons plus : trop de stress d’abimer leur voiture ! Une des voitures était aussi en état moyen, nous n’étions pas contents. Et puis, beaucoup de gens dans le monde ont des voitures automatiques, c’est difficile pour eux de conduire la nôtre.
A ton avis, l’échange de maison, c’est pour qui ?
Je crois que c’est pour tout le monde et même les gens qui ont un appartement modeste. Pour quelqu’un qui est très maniaque, ça peut être difficile… Certaines personnes ne supportent pas l’idée que quelqu’un d’autre dorme dans leur lit (personnellement, j’ai une couette et des parures de lit « spéciales échange » !). Et évidemment, je range toutes les choses de valeur financière ou sentimentale. Pour nous, cette expérience a vraiment été positive et enrichissante. Elle nous a permis de faire le voyage en famille dont nous rêvions, et nous sommes prêts à la refaire, sans hésitation !
L’échange de maison, voilà une vraie bonne idée pour voyager en famille à petit budget et découvrir le monde autrement avec sa tribu. Après tout, voyager, n’est-ce pas aussi échanger ? L’expérience de Sophie m’a convaincue : échanger sa maison, c’est finalement plus simple qu’il n’y paraît. Comme pour plein de choses, il suffit de se lancer ! Alors, prêts à franchir le pas ?
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